Accueil > Médicaments et allaitement

26.11.2025

Toute médication nécessite une validation

« Il tombe sous le sens que tout médicament ne doit être administré qu’avec prudence à une femme enceinte ou susceptible de le devenir, ou encore allaitante, c’est-à-dire :

  • 1) en évaluant d’abord la possibilité de s’en passer,
  • 2) en le réservant à des indications solidement établies et bien documentées,
  • 3) en assurant une surveillance adéquate. »
    (citation de Buclin T. et al, Médicaments, grossesse et lactation, Guide de prescription, 4e édition mai 2019)

GIFA est attachée au respect de l’autonomie maternelle et à la responsabilité individuelle de chaque mère, tant pour sa propre santé que pour celle de son enfant allaité. Les mères sont encouragées à s’informer de manière fiable afin de pouvoir exercer cette responsabilité en pleine conscience. 

Les informations ci-dessous sont destinées à être utilisées pour décider d’un traitement compatible avec la poursuite de l’allaitement maternel.

Il importe d’être vigilant quant au risque d’interactions entre les différents médicaments (y compris ceux en vente libre ou à base de plantes) qui pourraient entraîner des effets potentiels sur l’efficacité du traitement ou sur le nourrisson. 

Passage dans le lait maternel

Globalement, le passage dans le lait maternel sera faible si

  • le produit a une demi-vie courte,
  • qu’il est fortement lié aux protéines plasmatiques,
  • qu’il présente des caractéristiques corrélées à un faible rapport lait/plasma,
  • et si sa biodisponibilité orale est basse.

Cela diminue la dose relative que l’enfant reçoit (RID relative infant dose). On considère que le niveau d’exposition en-dessous de laquelle un impact chez l’enfant est improbable est 10 % de la dose maternelle ajustée pour le poids. Un autre facteur dont il faut tenir compte est l’âge du bébé et son état de santé général.

Où chercher de l’information ?

pour les parents et les professionnels de santé

Les Top 4

et d’autres sources

Informations par pays

France

Espagne

Belgique-Flandres / Pays-Bas

Canada
https://www.pharmacists.ca/education-practice-resources/patient-care/breastfeeding-resources/

Australie
https://www.nps.org.au/australian-prescriber/articles/drugs-in-breastfeeding-5

Nouvelle Zélande
https://www.health.govt.nz/our-work/life-stages/breastfeeding/health-practitioners/medications-and-breastfeeding

Royaume-Uni

Etats-Unis

Imagerie médicale

En cas d’imagerie médicale faisant appel à un produit de contraste, l’idée très répandue qu’il faut cesser l’allaitement (souvent pour 24 à 48 heures) est fortement remise en question. Pour plus d’informations, veuillez vous adresser à un centre spécialisé comme le STIS Swiss Teratogen Information Service CHUV https://www.chuv.ch/fr/stis

ENTIS réseau européen

  • ENTIS European Network of Teratology Information Services, réseau européen https://www.entis-org.eu/ destiné à terme de diffuser des informations dans toutes les langues européennes. Knowledge bank (Conception), différentes lectures (patient et prof de santé)
  • STIS Swiss Teratogen Information Service CHUV, membre d’ENTIS https://www.chuv.ch/fr/stis
  • TIS Paris = CRAT Centre de Référence sur les Agents Tératogènes https://lecrat.fr
  • TIS Lyon France http://www.entis-org.eu/centers/lyon Centre de Pharmacovigilance de Lyon, 162 Avenue Lacassagne 69424 – Lyon Cedex 03, France
  • TIS Barcelona Clinical Pharmacology Service – Fundació Institut Català de Farmacologia (TIS Barcelona)
  • TIS Madrid Servicio de Información Telefónica sobre Teratógenos Español (SITTE) – Service for health professionals http://www.entis-org.eu/centers/madrid
  • TIS UK Teratology Information Service Head of service Dr Kenneth Hodson (MBChB, MRCOG, MRCP (UK), MD) Address The Regional Drug and Therapeutics Center, 16-17 Framlington Place, Newcastle upon Tyne, NE3 5AN http://www.entis-org.eu/centers/newcastle-upon-tyne

Cas pratiques

Question : Est-ce que la prise d’une ucontraception d’urgence est possible durant l’allaitement ?

Les connaissances pharmacologiques évoluant, il existe désormais des indices permettant de limiter les restrictions existantes sur l’utilisation des contraceptions d’urgence au cours de l’allaitement. 

Voici quelques éléments pharmacologiques à rappeler :

  • la liaison aux protéines plasmatique du levonorgestrel et de l’ulipristal est supérieure à 90%. Étant donné que seule la fraction libre peut diffuser dans le lait, la concentration lactée médicamenteuse est très réduite. 
  • la dose relative prise par la mère à laquelle est exposé l’enfant (RID – relative infant dose) est inférieure à 1%, ce qui classe ces deux molécules dans les médicaments dont l’utilisation est sûre au cours de l’allaitement
  • ce sont des doses uniques, il n’y a pas d’exposition récurrente du bébé

Par ailleurs il peut être d’utile d’étendre la réflexion sur les impacts négatifs d’un conseil d’arrêt ou de report de l’allaitement lors de la prise de la contraception d’urgence :

  • comment nourrir un bébé exclusivement allaité : difficultés à passer au biberon, diminution majeure de la biodisponibilité de certains composants du lait maternel par l’apport de nourriture autre que le lait maternel
  • moindre stimulation de la production de lait avec un risque de lactation insuffisante et de sevrage précoce
  • moindre excrétion du lait avec un risque d’engorgement voire de mastite

Toutes ces données et réflexions peuvent vous accompagner dans le choix de votre discours au moment où vous délivrez une contraception d’urgence à une maman allaitante.  

Les sources consultées : 

Cet article était rédigé avec le concours de Claire Girollet, Pharmacienne IBCLC

D’autres cas vous seront présentés, n’hésitez pas à partager vos expériences en envoyant un mél à info@gifa.org