12.11.2024
La recherche scientifique
« L’allaitement maternel est associé à un bien-être à long terme, notamment à un faible risque de maladies infectieuses (voir page immunologie) et de maladies non transmissibles telles que l’asthme, le cancer, les maladies auto-immunes et l’obésité pendant l’enfance (voir page obésité et autres MNT). Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la compréhension de la composition du lait maternel (voir la page composition du LM). Les composants du lait maternel, tels que les cellules immunitaires et non immunitaires et les molécules bioactives, à savoir les cytokines/chimiokines, les lipides, les hormones et les enzymes, joueraient de nombreux rôles chez les nouveau-nés allaités et chez les mères, en les protégeant des maladies et en façonnant le système immunitaire du nouveau-né. Les composants bioactifs du lait maternel sont également impliqués dans la tolérance et la réponse inflammatoire appropriée des nourrissons allaités, si nécessaire. »
- Lokossou et al. 2022. Human Breast Milk: From Food to Active Immune Response With Disease Protection in Infants and Mothers. https://nospensees.fr/acetylcholine-le-neurotransmetteur-qui-facilite-la-communication-entre-les-neurones/
« L’importance de l’allaitement maternel dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire est bien reconnue, mais il y a moins de consensus sur son importance dans les pays à revenu élevé. Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, seuls 37 % des enfants de moins de 6 mois sont exclusivement nourris au sein. À quelques exceptions près, la durée de l’allaitement est plus courte dans les pays à revenu élevé que dans les pays pauvres en ressources. Nos méta-analyses indiquent une protection contre les infections infantiles et la malocclusion, une augmentation de l’intelligence et une réduction probable de la surcharge pondérale et du diabète. Nous n’avons pas trouvé d’association avec des troubles allergiques tels que l’asthme ou avec la tension artérielle ou le cholestérol, et nous avons noté une augmentation des caries dentaires avec des périodes d’allaitement plus longues. Pour les femmes qui allaitent, l’allaitement protège contre le cancer du sein et améliore l’espacement des naissances, et il pourrait également protéger contre le cancer de l’ovaire et le diabète de type 2. L’extension de l’allaitement maternel à un niveau quasi universel pourrait prévenir 823 000 décès annuels chez les enfants de moins de 5 ans et 20 000 décès annuels dus au cancer du sein. Les récentes découvertes épidémiologiques et biologiques de la dernière décennie renforcent les avantages connus de l’allaitement maternel pour les femmes et les enfants, qu’ils soient riches ou pauvres. »
- Victora CG et al 2016 Breastfeeding in the 21st century: epidemiology, mechanisms, and lifelong effect. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(15)01024-7/abstract
Que savent les parents ?
La plupart des parents connaissent l’impact bénéfique général de l’allaitement sur la santé du bébé. Mais peu de parents savent que l’allaitement non seulement protège l’enfant par le transfert d’immunoglobulines et d’autres facteurs immuno-compétents, mais que le lait maternel aide leur bébé à renforcer et à faire mûrir son système immunitaire.
En effet, l’allaitement non seulement renforce le système immunitaire de l’enfant, mais le lait maternel contribue également à développer le système immunitaire infantile encore immature. L’allaitement apporte à l’enfant de nombreux facteurs immuno-protecteurs : des facteurs spécifiques (adaptés à l’environnement de la mère et de l’enfant) et non spécifiques (ceux qui sont présents dans la composition de base du lait maternel dès le début) comme les IgA, les cytokines, les oligosaccharides humains (environ 200), les protéines tueuses de tumeurs, et bien d’autres dont la liste est longue (voir ci-dessous).
De plus, l’allaitement construit et nourrit le microbiote de l’enfant. Le lait maternel agit sur la flore intestinale et les muqueuses, deux filtres protecteurs importants contre les agents pathogènes et les virus. Comme l’écrivait déjà en 2004 le chercheur Lars A. Hanson : L’allaitement protège le bébé et le nourrit. Les principaux composants du lait humain ne sont pas seulement destinés à la nutrition, mais à la défense de l’hôte (voir Immunobiologie du lait humain – Comment l’allaitement protège les bébés, 2004).
Les connaissances et la recherche sur le rôle dynamique, protecteur et physiologico-immunitaire du lait maternel révèlent le rôle important et l’impact durable sur la santé de l’enfant allaité – santé du futur adulte.
Pour en savoir plus
- page immunologie
- page obésité et autres MNT
- page composition du lait maternel
- The Lancet 2016 https://www.thelancet.com/series/breastfeeding