
Le Haut Conseil de la santé publique en France publie son rapport 2024. L’allaitement maternel est un acte physiologique. Le lait maternel n’est pas seulement un aliment : il s’adapte aux besoins du nourrisson par une modification de sa composition au cours de la tétée et surtout durant toute la période de l’allaitement, il favorise l’établissement du microbiote et apporte de nombreux éléments anti-infectieux. De nombreuses études scientifiques ont démontré que l’allaitement maternel améliore le développement cognitif et participe à la prévention de l’obésité, des infections gastro-intestinales et respiratoires basses et de la mort inattendue du nourrisson. Il concourt aussi à la prévention du cancer du sein et du diabète de type 2 pour la mère. L’allaitement maternel est un geste écologique car, contrairement à
l’industrie du lait artificiel, il ne génère ni déchet et ne nécessite aucune énergie extérieure.
Dans ce contexte, le HCSP recommande la mise en place d’un plan de protection de la santé des futurs parents, des femmes enceintes et des nourrissons dans le cadre des « 1 000 premiers jours ». Il recommande en particulier que les femmes qui souhaitent allaiter soient protégées par une politique ambitieuse, cohérente
et intégrée avec les actions prioritaires suivantes :
• Prolonger la durée post-natale du congé de maternité jusqu’à au moins 4 mois
• Généraliser la labellisation Initiative hôpital ami des bébés (IHAB) des maternités et l’application des 12 recommandations de l’OMS pour un allaitement réussi
• Lutter contre le lobbying et le marketing agressif des industriels du lait artificiel et diminuer les conflits d’intérêt par la déclaration dans Transparence-Santé des liens avec le secteur sanitaire
• Renforcer la formation initiale et continue des professionnels concernés par la périnatalité
• Soutenir les femmes qui souhaitent allaiter notamment par le remboursement des consultations d’allaitement et des lignes d’écoute téléphonique
• Développer des actions spécifiques de protection de l’allaitement en direction des femmes les plus vulnérables.
Le HCSP recommande également :
• D’engager une politique de prévention visant à réduire l’exposition aux contaminants environnementaux (y compris domestiques et professionnels) de la population générale, notamment les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes et les nourrissons
• Mieux protéger contre les expositions professionnelles
• Développer la recherche sur l’exposition des femmes en âge de procréer, enceintes, allaitantes et des enfants de 0 à 6 ans, par une étude de biosurveillance, et sur les contaminants du lait maternel et des laits artificiels
• Améliorer l’information des parents et la formation des professionnels de santé sur l’exposition aux contaminants et les moyens de les prévenir.
Télécharger le rapport https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1392